Claire et Clément 7 juin 2018 16:46 14 juillet 2018 12:56

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Bus à 11h pour Cabanaconde. Je pars avec une française (Gersande), une québécoise (Justine) et un californien (Alex) laissant Clément à Arequipa. Normalement c’est parti pour 5h de bus principalement sur des routes de montagne. On met du temps à quitter Arequipa (embouteillages et ville vraiment très grande). Le bus est ensuite arrêté par des policiers qui viennent contrôler l’identité seulement des Péruviens. On voit les magnifiques volcans parfois enneigés sur le dessus (pas de photos car du mauvais côté du bus). Le bus passe ensuite à travers des paysages désertiques puis de magnifiques montagnes avec des prairies, des lacs, des rivières, des alpagas quand on passe au dessus des 4000m d’altitude. La vue est sublime. On sera monté jusqu’à 5000m d’altitude (le froid se fait sentir) mais plus de problème d’altitude (Youpi!). On commence à mi-parcours à traverser des petits villages. Les nombreux dos d’âne nous font sauter dans le bus et nous font mal dans le dos. On commence à trouver le temps long surtout que le bus s’arrête de plus en plus (jusqu’à toutes les 30 secondes) pour récupérer des Péruviens sur la route. On arrive à Cabanaconde plus de 6h plus tard. On négocie une chambre pour 4 avec petit-déjeuner.

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On part à 7h30 après un petit-déjeuner très bon et copieux (pain, œufs, crêpe (petite mais bonne, ça faisait tellement longtemps que j’en avais pas mangé, trop cool) jus et thé). On sort de la ville puis allons jusqu’au mirador de San Miguel où on peut admirer la profondeur du Canyon. On va vraiment descendre tout ça ? ! Et surtout remonter après ?.

Allez c’est parti, on se lance d’un pas décidé mais on est stoppé par un douanier qui nous demande de payer la taxe pour aller dans le canyon. J’avais lu que de nombreux habitants étaient contre car l’argent ne servirait pas vraiment à entretenir le canyon et qu’on pouvait ne pas la payer suivant le chemin qu’on faisait. Pas le choix on paie. Et c’est parti pour de la descente. On est parti de 3350m et on est descendu jusqu’à 2400m. Les paysages sont splendides, on est émerveillé à chaque pas. On aperçoit des condors et autres rapaces. On prend notre temps pour admirer tout ce qui nous entoure et on ne regrette pas d’y être allé sans guide car les groupes marchent très vite et ne regardent pas autour d’eux.

 

Arrivés au pont on nous dit que pour aller à San Juan de Chucho il y a cette route, qui semble bien raide, qui est beaucoup plus rapide. Bon ok on y va. Heu en fait le chemin se transforme en mini passage à flanc de falaise au bord du vide. Moi qui ai le vertige, comment dire c’était plus que chaud. Il y a eu quelques passages où le chemin faisait à peine la largeur de mes deux pieds, rochers d’un côté, vide de l’autre côté (désolé il n’y aura pas de photos de ce moment, trop occupée à essayer d’avancer sans paniquer). Après ce bref moment qui m’a paru interminable, on arrive en haut où on peut marcher normalement éloigné du bord. Une dame vend ses fruits. Je goûte pour la première fois à la grenadia, un fruit comme le maracuya (fruit de la passion) mais en moins acide et les grains sont moins durs. J’en achète avec des figues de barbarie (Tuna en espagnol, ce sont les fruits des cactus). On arrive à San Juan de Chucho pour l’heure du déjeuner. C’est très mignon. J’avais mon repas de la veille qui me restait comme l’autre française. Mes deux autres compagnons souhaitaient manger. La dame qui tenait le « restaurant » n’était pas contente que seulement 2 de nous mangent. Et ils avaient pas très faim alors ils ont pris seulement une soupe. Elle a été très désagréable et attendait qu’une chose, qu’on libère la place. Après un peu plus d’une heure de pause (on avait marché à peu près 6h) on décide de continuer notre chemin jusqu’à Coshnirwa. On avance encore 1h cette fois-ci en montée, jusqu’à 2700m. C’est difficile pour moi (des muscles des cuisses pas souvent utilisés se réveillent ?, ça pique) mais avec des pauses régulières ça passe. On arrive enfin, on aura fait 13,6 km. La vue est magnifique, le village tout petit et on trouve difficilement une chambre pour dormir. On accompagne le propriétaire très gentil couper des herbes pour donner à manger à ses nombreux Cuy ou cochons d’Inde (qu’ils mangent au Pérou). C’est un moment très agréable, on discute de tout avec lui. Il nous montre la colchicine sur les cactus (truc blanc qui quand on l’écrase se transforme en colorant rouge violet vif) qui est vendu très cher. Il nous parle avec tristesse du réchauffement climatique (les montagnes qui nous entouraient étaient enneigés avant de nombreux mois dans l’année, maintenant c’est que quelques semaines) et de la future disparition de l’Homme. On parle de nos pays et de nos voyages. Il y a beaucoup de français qui viennent au Pérou. On discute des sports, du football, de Trump … C’était vraiment un moment unique. On rentre nourrir ensuite les cochons d’Inde (ils ont une trop bonne tête, ils font cuy cuy d’où leur nom sûrement). On le regarde et l’aide à préparer notre menu : évidemment on goûte au Cuy et aussi à l’Alpaga. Le Cuy est tué en l’assommant par terre (je vous épargne la vidéo). Il est cuit dans une poêle, recouvert de pierres brûlantes pour ne pas qu’il se soulève et qu’il cuise de manière homogène. J’ai trouvé ça délicieux, il n’y a pas du tout de gras et la viande est tendre un peu comme du lapin niveau texture mais pas au goût. Et l’alpaga c’est une viande plus sèche comme le porc mais assez forte. Très bon. On s’est régalé. J’ai adoré également la patate douce coupée en lamelles et grillée à la poêle. Après ce bon repas on va se coucher. Il fait froid (comme tous les soirs) mais on a de bonnes couvertures. En revanche, le problème (visiblement que pour moi, pas mes compagnons) c’est que le matelas c’est du béton, comme une planche de bois. Impossible de dormir ça me fait trop mal. En plus quand je ferme les yeux je suis en train de marcher au bord du vide et ça ne s’arrête pas. La nuit fut éprouvante et longue.

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Réveil matinal (pour éviter de trop avoir le soleil en marchant). On nous sert un petit-déjeuné ultra copieux que je ne peux pas finir : deux gros pancakes bien épais avec des morceaux de banane au milieu, et recouverts d’une confiture de lait ; avec du thé et un délicieux jus de fruit pressé. C’est bon mais un peu écœurant pour moi qui n’aime pas trop le sucré. Je n’arrive pas du tout à finir ce qui me gêne.

On part donc le ventre plein direction Llahuar. On aperçoit en bas le village de Sangalle qu’on a pas voulu faire car trop touristique (juste pour aller voir soit disant un oasis qui ressemble plutôt à une belle petite piscine aménagée). On marche jusqu’au mirador Apacheta sur une route en pente douce. Ayant mis très peu de temps on décide d’allonger notre parcours et d’aller à Llatica avant d’aller à Llahuar. On emprunte donc un sentier qui grimpe dans la montagne. Après peut-être 45min on croise un panneau déchiré par terre où c’est marqué interdit aux piétons. On aperçoit en effet un léger éboulement de terrain. Mais le sentier est praticable, on décide de continuer. Mais après encore 30min il y a une banderole à terre avec le signe danger de mort et on voit que la montagne devant s’est effondrée. Impossible de continuer on doit faire demi tour. 4km et 1h30 pour rien même si les paysages étaient chouettes. On ira donc directement à Llahuar sachant qu’on commence à fatiguer un peu. On poursuit notre route, quelques sentiers sont glissant et il y a beaucoup d’éboulements de terrain donc pas toujours très praticables. On va avoir beaucoup de descentes en pente raide assez éprouvantes. On croise beaucoup de cactus, un serpent, des petits villages, des ânes, des chiens … On arrive à Llahuar qui se trouve juste au dessus de la rivière. On aura fait 16,5km en 6h30. Lorsqu’on franchit l’entrée du village on est assaillie par une dame qui veut qu’on vienne dans son hôtel. On avait lu qu’il y avait une auberge qui récupérait tous les touristes et un autre petit endroit tenu par un dame un peu âgée et son fils. On préfère aller là (c’est le même prix, chambre avec lits simples, dame très gentille, vue magique sur la rivière et juste deux autres touristes). On a accès aux bains chauds qui sont au bord de la rivière. Ce ne sont pas des bains chauds mais plutôt des bains bouillonnants! Petit tour dans la rivière pour se rafraîchir mais elle est vraiment gelée, je n’y reste pas longtemps. Les bains chauds font quand même du bien aux muscles. On rentre faire un petit jeu de cartes et on dîne. C’était très bon: une soupe délicieuse qui ne ressemble encore à aucune autre, et un plat avec du poulet avocats riz légumes. C’était excellent et pour une fois j’ai tout mangé.

J4

Réveil à 5h45 pour partir tôt. Après un bon petit déjeuné c’est parti pour remonter tout le canyon et avoir le bus de 14h. Bizarrement je suis super en forme et mes muscles des cuisses sont enfin là, j’ai un très bon rythme je ne me reconnais pas. Mais très vite la raide ascension est éprouvante. Nous passons par les sentiers plutôt que la route pour aller plus vite. Mais un passage avec éboulement de terrain nous oblige à escalader la paroi (chut il ne faut pas le dire à ma maman
?). Tout se passe bien, on grimpe toujours accompagnés depuis le début de deux chiens, ça nous encourage. Ça fait plus de 3h qu’on fait que de monter (en pente assez raide), la fatigue se fait de plus en plus sentir. Ça n’en finit pas, quand est ce qu’il y aura du plat?! Il y a quand même un petit passage où on alterne montées et descentes, qui nous fait du bien. Il y a même une rivière où on peut se rafraîchir car le soleil comme à taper. Et c’est reparti pour 2h30 de montée. On arrive enfin tout en haut où j’ai encore finalement de l’énergie. Les chiens sont allées jusqu’au bout avec nous, même dans la restaurant. Ils ne veulent pas nous laisser partir, j’espère qu’ils vont rentrer chez eux et retrouver leur chemin!

On aura fait environ 5-6h de marche; 13,3km avec un dénivelé de 1200m. Fatigués mais heureux, on prend le bus pour rentrer à Arequipa.

Le chauffeur de bus roule très vite et à gauche, on frôle constamment le vide, à chaque virage on tombe sur son voisin, et les dos d’âne nous font sauter au plafond. Après deux virages pris à la corde, la soute à bagages s’ouvre et deux bagages sont éjectés du bus. Le temps d’avertir le chauffeur on avait déjà parcouru un long chemin. Du coup le bus fait une très lente marche arrière et 30 min plus tard on repart sans les bagages … Mais ça ne l’empêche pas de continuer à prendre les virages à fond tout en entendant les autres bagages en soute valdinguer. On arrive le soir à Arequipa avec presque pas de retard. Que j’ai hâte de rentrer prendre une bonne douche chaude à l’auberge, raconter mes aventures à Clément et dormir. Mais évidemment pas d’eau chaude (mais j’ai eu le droit à un bon massage pour compenser ?).

Photos

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