Claire 11 mai 2018 19:52 7 août 2020 0:02

Le départ

Ça y est, c’est le grand jour. On a longtemps preparé et attendu ce moment. Longtemps nos sacs a dos et nos affaires sont restés dans un coin de notre appartement, maintenant c’est aujourd’hui que nous allons pouvoir les utiliser. Un sentiment d’excitation à quelques heures du départ se mélange à de la tristesse à l’idee de quitter nos amis et nos proches.

On a eu beau tout prévoir et organiser notre départ, nous n’avions pas prévu que je (Clément) tombe des escaliers et me fracture un orteil du pied. On a eu peur que cela annule notre départ. Finalement non, mais nous allons devoir adapter notre début de voyage. Même si j’ai une chaussure spéciale pour ne pas appuyer sur les orteils, je peux marcher mais ne pourrai pas faire les treks les premiers mois.

L’heure est venue de partir pour l’aéroport. Les adieux n’ont pas été faciles. Premier vol de Paris à Madrid sans aucun problème. Décollage sous le soleil. L’arrivée a Madrid a été plus nuageuse. Ciel très sombre mais atterrissage sans aucun soucis. Arrivés à Madrid, nous avons dû rejoindre le terminal 1 pour prendre notre deuxième avion. Nous avons marché plus de 20 min, et avec mon pied, c’était long. Arrivés à la porte du deuxième avion, on remarque qu’il a du retard. Initialement prévu pour 23h55, le vol est annoncé pour 00h35, puis 01h55. On attend comme on peut, on lit, on continue de mettre à jour le site internet… Ça y est, on embarque. L’avion devrait partir vers 02h15. Ah non, finalement, pour je ne sais quelle raison, on doit attendre, assis dans l’avion, sur le parking de l’aéroport, 35 min. Peut être que les agents de la tour de contrôle sont partis dormir, ils nous ont oubliés. L’avion part finalement à 02h50. Au revoir l’Europe.

A l’aeroport Roissy charles de gaules, nous attendons notre avions pour Lima au Pérou

Du coup nous sommes partis vers 03h du matin heure française. Autant dire que nous avions qu’une envie, c’était de dormir. Mais visiblement ce n’était pas logique pour l’équipage. Ils ont laissé la lumière ce qui ne m’empêcha pas (Claire) de commencer à m’endormir. Mais après, ils sont venus nous donner à manger. « Non Clément, je suis sûr que je ne veux pas manger à 3h du matin, laisses moi dormir s’il te plait ». Il faut quand même dire qu’on avait mangé des sandwichs quelques heures avant, mais ça n’a pas dérangé Clément de remanger dans l’avion. Nous avons réussi à nous endormir avec de nombreux réveils réguliers (fourmis dans les bras, mains, pieds, jambes qui gonflent, dérangements,…). Du coup le vol passa très vite. L’avion Boeing 787 est vraiment très agréable (on ne sent que très peu les turbulences et c’est peu bruyant).

Premier jour à Lima

Nous sommes arrivés à l’aéroport de Lima vers 7h (heure locale). On a retrouvé nos sacs (non sans une petite crainte) et on est parti à l’affût d’un distributeur d’argent. On passe ensuite de la zone « arrivée internationale » a la zone « publique » blindée de taxi man essayant de racoler les touristes. On a bien mis 20 min à déjouer ceux qui voulaient nous emmener et pour trouver les vrais comptoirs des taxis.

Ça y est, on est dans un vrai taxi. On quitte l’aéroport et on arrive sur les routes de Lima. La route pour aller à notre hébergement, c’est comme le périph parisien en pire. Que des embouteillages et tout le monde klaxonne. On a payé 10€ de taxi pour ne pas être entassé dans un collectivo, sorte de bus très polluant et très vieux. Premières impressions : Mais où sommes-nous ? C’est quoi cette conduite et ce bruit permanent de klaxons stridents ??? Ils sont fou ici. On croit qu’on va avoir un accident à chaque seconde. Et les embouteillages, la pollution, les mauvaises odeurs, les immeubles insalubres on en parle ? Et les piétons, ils jouent leur vie dès qu’ils veulent traverser. Ils doivent courir car n’ont pas de feux ou autre. La conduite est vraiment stressante.

Nous arrivons devant la maison de Diana. « Es aqui ». « Vale, gracias ». Mais vraiment ? Une grille pas accueillante, une vitre cassée et quand on sonne à l’interphone… pas de réponse. On sonne une deuxième fois… toujours rien. Là, on pense à deux choses : l’interphone est cassé, ou on s’est fait avoir avec la réservation, c’est une fausse adresse. Un coup de téléphone à Diana nous rassure, on est au bon endroit et on est accueilli avec un chaleureux sourire. Finalement, l’appartement est bien: trois chambres (dont une pour nous), deux salles de bain, une cuisine et une salle a manger. Par contre, la vue n’est pas magnifique et il y a un réparateur de voiture juste en dessous, avec les odeurs qui vont avec. Par contre, le lit que nous avons ressemble à ceux de notre voyage en Croatie, soit qu’un drap pour protéger le matelas. Dans l’appartement il y a deux chats et 6 adorables chatons.

Nous déposons nos sacs et allons direction le centre historique. Diana notre hôte très gentille nous explique qu’il faut prendre le bus, mais lequel ? Elle nous accompagne donc. Ici, il n’y a pas d’arrêt de bus, on se met sur le bord de la route et on fait signe du bras et s’il veut bien s’arrêter c’est bon. On en laisse passer pleins avant de trouver le bon. Heureusement qu’elle est là, elle leur demande de nous indiquer quand il faudra descendre. Mais ils ne répondent pas vraiment. Ils sont très froids. Je veux payer mais elle me dit d’aller s’assoir. C’est parti, on va vers le centre et on espère trouver comment revenir car Diana n’a pas su vraiment nous expliquer. Il fait très chaud, l’atmosphère est très désagréable car très polluée. Et leur conduite : un désastre (là je me dis qu’il va falloir arrêter de stresser, car ce n’est pas près de s’arrêter et ça pourrait être pire ailleurs. Pire ? je ne vois pas comment, mais bon). Les règles de conduite ici: ne pas avoir peur de s’engager, premier arrivé premier à s’engager, couper la route aux autres, les autres répondent en freinant et en klaxonnant. Un moment, la dame du bus passe pour prendre l’argent. Evidemment, nous n’avons pas de monnaie, que des billets. Nous ne savons pas exactement le prix car ils avaient dit 1.50 Soles, mais c’est affiché plus. On donne un billet de 20, elle nous donne deux tickets et repart avec notre billet qu’elle garde à la main. 15 min après, elle ne nous rend toujours rien. Si elle croit que je ne vais rien dire, elle se trompe, ah ah. Mais au bout d’un moment (de très nombreuses minutes), elle nous rend notre monnaie. Oh merci, ils sont sympas en fait. Et au moment où on doit sortir, ils nous font un petit signe (même si on savait grâce au gps de google, qu’il fallait qu’on sorte). Pfiou, ça fait du bien de sortir du bus. En plus, il fait beau, et on est dans le parc très joli qui entoure le musée d’art de Lima (le MALI). On fait le musée avec l’expo sur Miro (30 + 5 soles par personnes). Le musée était pas mal, on a vu entre autre de jolies poteries et tableaux de l’époque des Incas.

Ensuite direction le centre historique à pied. Beaucoup de soleil, évidement on a oublié la crème solaire à l’appart. Résultat : Clément est rouge dans le cou et sur le visage même si on a essayé d’être un maximum à l’ombre. Cette partie de la ville n’est pas très jolie, beaucoup de bâtiments abîmes, mais les monuments importants et églises sont magnifiques. Nous avons particulièrement aimé :

  • La plaza san martin
  • Iglesia san pedro
  • Iglesia san francisco avec les catacombes
  • La plaza mayor de lima
  • Convento de san domingo
  • La vue sur la montage avec les maisons colorées

Clément avec son orteil cassé, n’arrivait plus à marcher. Donc nous sommes rentré tôt. Nous avons réussi à trouver le bon bus même s’il ne s’est pas arrêté exactement au bon endroit.

Il faut dire ici que le soleil se couche à 18h et se lève à 6h. Avec le décalage horaire et le peu de sommeil, nous nous sommes endormis très tôt et réveillé très très tôt quand la ville était encore silencieuse. Enfin presque, il n’y avait plus de klaxon (oh merci, ça fait du bien), mais pleins de bruits d’animaux (mais où sont ils, nous ne les avons pas vu).

Deuxième jour à Lima

Diana nous a aidé pour réserver un bus pour le lendemain pour aller à Huaraz. Nous avons également réservé un Airbnb (pour ne pas faire marcher Clément à la recherche d’un logement). Ce logement comprenant une chambre avec lit double, était au même prix que deux lits dans un dortoir. Comme Clément ne vas pas beaucoup faire de randonnées pendant notre séjour à Huaraz, ce sera plus agréable.

Revenons à Lima. Nous avons choisi d’aller découvrir le quartier de Miraflores, au bord de la mer. Petit bus de 2 soles par personnes, direction la côte. Nous sommes allés dans la boutique MuseoChoco, et nous avons dégusté pour la première fois un thé au chocolat. Ce sont des écorces de cacao infusées dans de l’eau et c’est excellent. On en a acheté pour nos petits dej.

Très contents de cette découverte (oui, il nous en faut peu pour être heureux), nous sommes ensuite allés au centre commercial Larcomar pour admirer la vue. Et quelle vue !!! On ne voit rien. Il y a plein de brume partout, on aperçoit à peine la mer qui est juste devant nous. Surement dû à la pollution. On se balade dans le centre, et faisons quelques achats de nourriture pour le midi. En sortant, on aperçoit enfin un peu ce qui nous entoure : une belle montagne, des falaises et la mer. C’est très joli. On fait la promenade sur les falaises, on traverse de beaux parcs et enfin le soleil arrive et la brume disparaît. Nous rentrons dans l’après midi pour aller à la Punta, quartier pas toujours conseillé le soir. Nous nous empressons d’y aller avant la tombée de la nuit, en prenant un MINI bus (Clément n’arrive même pas à mettre ses jambes). Ici je me sens moins petite qu’en France, ils sont tous à ma taille voir même plus petits (si si je vous assure, même avec de très hauts talons elles ne me dépassent pas!). L’endroit est très paisible et riche, mais effectivement, le peu de fréquentation pourrait s’avérer dangereux la nuit. On repart donc juste au moment où le soleil se couche. On attend un mini-bus mais on en voit peu et ils ne vont visiblement pas au bon endroit. Une jeune femme nous demande en espagnol où on va et nous aide à trouver le bon bus. Elle nous dit, de ce que j’arrive à comprendre, qu’il n’y a plus beaucoup de bus à cette heure-ci (18h), et qu’il faut qu’on aille à la marina, et prendre un autre bus après. Très gentille, surtout qu’on ne lui avait rien demandé, on prend donc le mini-bus qu’elle nous indique, on paie mais on ne nous donne pas de ticket. On a de la chance d’être les premiers dans le bus car quelques arrêts suivants, il est ultra plein. Quand je dis plein c’est vraiment plein; le contrôleur qui prend l’argent et à la fois à moitié dedans, à moitié dehors, porte ouverte. Je sais que c’est difficile à imaginer. D’ailleurs, j’ai oublié de vous dire que les chauffeurs n’attendent pas toujours que l’on soit monté ou descendu du bus pour démarrer. Ça nous fait bien rire. Ça n’a pas loupé, on nous redemande de payer, mais j’ai réussi à baragouiner un truc accompagné de gestes, lui permettant de comprendre que j’avais payé. On a de la chance, au final, on descend juste à côté de notre logement (et sain et sauf ;)).

Le soir, nous sommes allés avec notre adorable hôte Diana dans un restaurant typique péruvien pour découvrir leur nourriture. Nous avons goutté à Papa a la huancaina en entrée. C’est une pomme de terre pas très cuite avec une sauce à base d’oignon, d’oeuf et de piment appelé Aji. C’est pas mauvais mais rien d’exceptionnel. En plat, nous avons goutté au lomo saltado, du boeuf avec des oignons, des poivrons accompagnés de frites, riz et légumes. On voulait ce plat avec la banane frit et l’oeuf, mais il se sont trompés. On a également goutté à arroz chaufa criollo. C’est un mélange de nourriture asiatique et péruvienne (riz oeuf, poulet) que j’ai particulièrement aimé, peut être parce que ça ressemble à la nourriture vietnamienne en France. Enfin, en boisson nous avons goutté à celle que tout le monde prend ici : l’inca kola. C’est d’une couleur jaune fluo et ça a un gout moyen (entre le coca cola et le redbull, « gout de médicament d’après clément »). Moi j’ai pris ce qu’on pensait être du vin, une boisson à base de maïs, très sucrée mais bonne. Pas sur que c’était du vin.

Nous avons adoré partager ce moment avec Diana, où nous avons notamment parlé de la via au Pérou. Voici quelques informations quant à leur mode de vie : les enfants vont à l’école de 7h jusqu’à 15h, ils portent des uniformes, et apprennent l’anglais en primaire. Il y a plusieurs partis politiques ici, et le gouvernement est plutôt de droite semble t’il. Les commerces sont ouverts très tôt (6h ou 8h du matin), et ferment très tard (23h). Le personnel n’est pas plus payé le soir. Beaucoup de personnes du Venezuela arrivent au Pérou en ce moment, à cause de l’instabilité politique et de la famine. Il y a du pain ici qu’ils mangent surtout le matin avec des avocats. Diana dit que la plupart des gens sont peu cultivés, d’où certains comportements idiots (comme klaxonner pour rien). Les gens sont peu souriants, car concentrés et fatigués par leur travail. Il n’y a toujours pas de métro comme chez nous, projet pour dans 5 ans. La plupart de la population ce concentre à Lima, car c’est là où il y a du travail, de l’éducation etc. La population est pauvre, mais ils ont tous des smartphones avec internet, etc. Les fruits que l’on peut retrouver sont les avocats, mangues, clémentines, oranges, bananes, maracuja, papaye, maïs, tomates. Ils sont très croyants et pratiquant (signe de croix devant les églises quand on passe devant en bus). Apparemment, il y a beaucoup de vols à l’arraché dans la capitale, mais nous nous sentions plutôt en sécurité, nous ne voyons pas de bandes ni personnes « louches »… On me regarde beaucoup pour mes yeux bleus qui intriguent, car ici ils ont tous les yeux et cheveux foncés. Et ils regardent aussi le pied de Clément. Ils ne sont pas toujours souriant et chaleureux mais n’ont pas un mauvais fond.

Et voila, nos deux jours a Lima chez Diana sont finis. Merci Diana pour toute l’aide et conseils apportés, nous garderons un agréable souvenir de ce début d’aventure.

 

Troisième jour : départ de Lima pour Huaraz

Levé très tôt pour aller prendre le bus pour Huaraz. Diana nous a préparé un petit déjeuner, pain avec avocat. Parés de nos gros sacs, après une photo souvenir, nous prenons un taxi.

Avec les embouteillages, on a peur de ne pas être à l’heure. Evidemment, notre chauffeur s’arrête pour aller prendre de l’essence, comme si nous n’étions pas pressés !!! Quand on lui fait le plein, il a fallu tous descendre de voiture (risque d’explosion, vraiment ?). Ensuite, la voiture ne démarre plus. Petit pic de stress, mais c’est reparti. Ouf. Arrivé au bus, on nous dit qu’il y a un problème avec ce bus, qu’on devra prendre le prochain, 1h30 plus tard. Ce n’est pas plus mal, cela nous a permis de vous décrire ces deux premiers jours de voyage, intenses en émotion.

Photos

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