Claire 28 juin 2018 13:18 14 juillet 2018 13:00

Les paysages entre Cuzco et Puno sont magnifiques comme toujours. Mieux vaut faire la route de jour et ne pas dormir (n’est ce pas Clément ?). Nous arrivons dans l’après midi et réservons un circuit organisé par notre auberge, pour le lendemain matin pour aller sur 3 îles du lac titicaca et y rester dormir une nuit chez l’habitant. Notre chambre est très grande et a une salle de bain privée avec de l’eau bien chaude. Il fait très froid mais les grosses couvertures très lourdes nous permettent de passer une bonne nuit. Enfin ma fin de nuit ne fut pas comme espérée, j’ai commencé à être malade (turista, gastro ou indigestion?). Ça a continué et le matin au moment de partir pour l’excursion j’étais très mal. On décide d’y aller quand même, avec les médicaments ça devrait aller mieux. Mais arrivés au bateau, avant même d’être dedans, je vomis. Bon demi tour on rentre à l’hôtel, je ne tiens même plus debout. J’ai été malade toute la journée et Clément a commencé à prendre le relai. Résultat sûrement une indigestion de notre poulet à la braise de la veille au soir. Épuisés et encore malade on reste une journée de plus à l’auberge, allongés dans le lit. Ça nous a permis de mettre à jour notre site internet ? et surtout il ne pleut pas contrairement aux jours précédents.

On part donc le 11 juin pour nos deux jours sur le lac titicaca. Ça commence bien, on n’entend pas notre réveil. Je me réveille 20min avant le départ. On devait finir de ranger la chambre, faire nos gros sacs qu’on laisse à l’auberge, se laver et petit déjeuner. Bon heureusement le bus est en retard, on a eu le temps de tout faire ou presque ?.

On prend le bateau et nous nous arrêtons sur une île flottante de Uros. C’est une île construite par les habitants, qui comprend 5 familles et 17 personnes. Le chef du village change tous les ans et c’est à chaque fois un membre de chaque maison qui devient chef, même les femmes. Les îles sont construites à l’aide des racines et de la terre des plantes qui se poussent dans le lac, sortes de roseaux (la totora). Quand c’est la saison des pluies, la terre et racines se soulèvent, les hommes coupent des carrés de terre qu’ils transportent là où ils vont construire l’île. Ils assemblent ces blocs avec des morceaux de bois d’eucalyptus (principaux arbres poussant au Pérou) attachés par de la ficelle (aujourd’hui synthétique achetée à Puno avec l’argent du tourisme). Au bout de plusieurs mois et années les racines encore vivantes s’enlacent entre elles et les carrés découpés deviennent une seule et grande parcelle. Ils recouvrent ces racines de la partie verte des « roseaux » mettant des couches les unes par dessus les autres dans des sens opposés. La partie blanche à l’intérieur de ces roseaux est comestible et c’est leur principal aliment. Ils boivent aussi l’eau du lac. Les maisons sont soulevées à mains nues et placées sur les roseaux mais elles sont surélevées par rapport au terrain. La cuisine repose sur une pierre pour ne pas faire brûler toute l’île. Les toilettes sont à 5min en bateau en ramant. Faut pas avoir une envie pressante, ou sinon faut vite pagayer !. Pour se déplacer ils ont construit des bateaux. Les bateaux étaient les premières maisons avant la construction d’îles flottantes. Pour maintenir les îles, ne pas qu’elles aillent du côté bolivien par exemple, elles sont retenues par une dizaine d’ancres. L’île est accrochée par de la ficelle où des pierres sont placées de temps en temps ainsi qu’au bout, un morceau de bois. Les habitants vont généralement à Puno le weekend pour faire du troc et acheter (grâce à l’argent récolté par le tourisme) ce dont ils ont besoin. Pour se marier ils doivent aller à l’église à Puno et ils reviennent avec un bateau un peu mieux, c’est leur limousine ! Il y a une capitale au niveau des îles où il y a l’école primaire pour les enfants et de quoi acheter à manger et à boire. Ils nous habillent de manière traditionnelle, nous vendent leur produits artisanaux et nous chantent des chansons.

Nous partons ensuite vers une autre île à 2h30 de bateau, cette fois naturelle.
Amantani est la 2ème île la plus grande du lac Titicaca après l’isla del Sol (l’île du Soleil) en Bolivie. Elle se compose de 4000 habitants, possède les écoles jusqu’au lycée. Lorsque nous arrivons, on nous attribue une famille avec un couple de hollandais et une française avec qui nous avions sympathisé. La femme nous emmène chez elle où nous déjeunons un repas végétarien qu’elle a préparé avec sa sœur. Il y a des enfants trop mignons (oui oui je suis très objective fasse à ces belles bouilles ?) et une vue magnifique sur le lac (oui je sais quel est le rapport entre les enfants et le lac, rien, juste deux choses que j’apprécie beaucoup ?).

Nous partons ensuite retrouver notre guide pour gravir la montagne la pacha tata. Avec l’altitude les gens sont rapidement essoufflés (nous non, qu’est ce que c’est chouette d’être acclimaté !). En haut de la montagne il y a un temple (enfin 4 murs de pierre). Nous faisons 3 fois le tour et à chaque tour on dépose un caillou volcanique (provenant de la montagne) et faisons un vœux. Nous attendons ensuite le coucher de soleil. C’est très jolie cette montagne avec toutes ces terrasses Incas, cette étendue d’eau bleue (on dirait la mer tellement c’est immense) et la vue sur la Bolivie ou le Pérou au loin.  Nous attendons le coucher de soleil avant de rentrer.

En rentrant à l’habitation de nuit, nous avons eu la chance d’admirer le ciel étoilé avec la grande ourse, la voie lactée … C’était splendide ! Nous mangeons un bon repas puis on nous habille avec leurs vêtements traditionnels. Pour moi une belle jupe rose (ma couleur préférée ! ?) avec une grosse ceinture qui m’empêche de respirer et un haut blanc brodé 10 fois trop grand avec une étole noire brodée (tout ça en gardant nos vêtements en dessous). Clément a eu le droit à un beau poncho rouge et un bonnet péruvien. Nous avons pris 40 ans (plus 10 kg et 3 tailles pour ma part !). Nous partons vêtus comme ça, à la fiesta ! C’est une soirée dansante pour touristes. Il y a des musiciens, des boissons et les femmes viennent nous chercher pour danser tous ensemble en cercle. Très redondant comme danse (et très cirque à touristes) mais nous avons passé un agréable moment très amusant. La nuit fut ensuite très compliquée pour les filles (Clément dort toujours très bien et partout). Il faisait très très froid et le matelas était très très dur. Bref je vous épargne les détails mais nous avons peu dormi et nous avons mal partout !

Mardi 12 juin. Nous profitons d’un très bon petit déjeuner avec des crêpes et de quelques instants très agréables pour jouer avec les enfants.

Il est temps ensuite de quitter cette charmante famille pour reprendre le bateau direction Taquile la dernière île de notre circuit.
Taquile est la 3ème plus grande île du lac. Elle ressemble à une île méditerranéenne, avec de l’eau parfois turquoise au niveau des rives, une montagne avec des fleurs et des arbres ainsi que de belles petites maisons (et du soleil !). Cette île est vraiment très belle et on s’y sent bien. On se balade puis allons manger dans un restaurant avec vue sur le lac. On nous explique le chapeau traditionnel porté par les hommes sur cette île. Si l’homme n’est pas marié il a un chapeau brodé que sur la moitié, le reste est blanc. Suivant s’il met le pompon à droite ou à gauche c’est qu’il a une copine ou qu’il cherche une fille. Pour les enfants, le pompon est derrière car ils ne cherchent personne. Lorsque l’homme est marié il porte un bonnet tout brodé en rouge. Le divorce n’existe pas ici, le mariage c’est pour la vie (enfin cela ne les empêche peut-être pas d’aller voir ailleurs ?). Un couple doit vivre ensemble 2 ou 3 ans avant de se marier pour savoir si ça va fonctionner (ça c’est intelligent !). Enfin quand l’homme se marie il porte ensuite une ceinture faite de deux parties (une provenant de la femme, l’autre de l’homme) qui sont reliées avec des morceaux de cheveux de la femme tressés. Enfin on nous fait une démonstration de fabrication de shampoing naturel. Ils broient une plante trouvée dans les montagnes (seulement au sud du Pérou) qui contient de la saponine. En la mélangeant avec de l’eau cela devient du savon liquide et nettoie très bien. Malheureusement, ils en font de moins en moins et achètent du shampoing industriel à Puno. Nous dégustons ensuite un bon repas (de la truite grillée, pêchée dans le lac, pour ma part) et repartons en bateau à Puno.